« Fille de l’air » de Fiona Kidman – Chronique littéraire

Merci aux Editions Points pour cette superbe lecture.

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Enorme coup de coeur ! Sûrement l’une de mes plus belles découvertes de l’année. Je ne pouvais m’arrêter de tourner les pages pour découvrir le destin incroyable (bien que semé d’embûches) de la « Garbo des airs« .

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Plein feu sur cette biographie romancée de l’aviatrice néo-zélandaise Jean Batten, mondialement célèbre dans les années 30. Surnommée la « Garbo des airs », elle défraya la chronique pour avoir battu de très nombreux records de vol, notamment celui de rejoindre l’Australie depuis l’Angleterre en quatorze jours et vingt-deux heures dans un minuscule Gipsy Moth, un avion de tourisme absolument pas destiné à voler si longtemps.

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Cette « fille de l’air » a du talent. En plus d’être une femme sublime, elle est promise à une vie de pianiste concertiste ou de danseuse étoile. Mais elle ne rêve que de voler. Alors que les hommes de sa famille refusent (« Les filles ne volent pas…..C’est une affaire d’hommes »), sa mère, son soutien indéfectible depuis sa naissance, la pousse à réaliser son rêve.

Nous suivons alors Jean dans sa vie d’aviatrice : des records extraordinaires, la gloire et le succès, l’argent mais également les déceptions, les crashs, les désillusions… Tout n’est pas rose dans la vie de Jean Batten mais son courage n’a d’égal que sa determination à réussir ce qu’elle entreprend. C’est une femme forte, ambitieuse et incontrôlable. Elle n’écoute qu’elle même, parfois au péril de sa vie.

Lorsque l’avion s’élança sur la piste, elle fut envahie par une joie délirante. Et ils décollèrent, virant sur l’aile au-dessus de la ville en direction du nord, montant de plus en plus haut et, bientôt, les Blue Mountains se déployaient sous l’avion dans l’air scintillant. Tout ce qui avait pu se produire dans la vie jusqu’ici devenait insignifiant. La sensation de vitesse et de puissance l’enivrait. Tout ce qui lui avait paru si terne et laid cessa d’exister. Elle cria tout haut son exultation de voler, le visage illuminé de plaisir.

L’auteur dresse un portait honnête et intime de l’infatigable aviatrice, qui « n’avait peur de rien, ou presque sur la terme ferme, c’est dans l’immensité de l’air seulement qu’il lui arrivait de comprendre le danger. » Le style est fluide, vif et dynamique, Fiona Kidman est conteuse-née qui nous fait découvrir des destins hors du commun. « Fille de l’air » est un véritable cadeau pour les amoureux d’histoires et de destins de femmes qui ont changé leur époque. Je le relierai et l’offrirai à mes proches sans aucune hésitation.

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A sa propre surprise, elle ne redoutait pas la mort, et elle se demanda si Bert Hinckler avait connu la peur, s’il savait ce qui l’attendait, s’il avait eu envie de faire demi-tour. Elle se considérait comme vivant sur les fanges de la société, mais ici, en vol au-dessus de l’austère contrée grecque, elle eut le sentiment d’atteindre le centre profond de son être, un lieu solitaire mais qui au moins était libre de toute crainte. C’était cela, peut-être, qui la garderait en sécurité. Avoir peur au cours d’une crise était une chose, mais jamais la peur de la mort ne la trahirait. Il lui vint à l’esprit que c’était la perte qu’elle craignait plus que tout, mais perte de quoi, cela restait un sentiment amorphe, qu’elle ne comprenanit que vaguement.


Un petit mot sur l’auteur : 

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Ecrivain néo-zélandaise.

Née à Hawera le 26 mars 1940. Fiona Kidman a été bibliothécaire, puis journaliste indépendante. Son premier roman a été publié en 1979. Elle a écrit aussi de la poésie et une pièce de théâtre. Elle puise son inspiration dans la vie de province, avec sa morale étroite et son hypocrisie.

 

 

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